This post is also available in: العربية English

Le premier récit d’une survivante ouïghoure des camps de « rééducation » de Chine suscite un véritable intérêt au niveau international. « Comment j’ai survécu à un camp de ‘rééducation’ chinois » est l’histoire de Gulbahar Haitiwaji, disparue pendant trois ans dans le désert occidental de la Chine, après avoir été trompée et ainsi poussée à quitter sa France adoptive.

Elle raconte la crainte permanente de la mort alors qu’elle subissait quotidiennement un régime carcéral de lavage de cerveau, qu’elle était contrainte à prendre des pilules pour brouiller sa mémoire, ou encore qu’elle était stérilisée de force. Ce livre offre à la fois un récit personnel puissant et une vue d’ensemble de ce que subit le peuple majoritairement musulman des Ouïghours dans la province frontalière du Xinjiang. »

Initialement publié en France par les Editions des Equateurs sous le titre « Rescapée du Goulag Chinois », ce livre est co-écrit par Rozenn Morgat, journaliste au Figaro. Il a été vendu à Seven Stories à New York et Canbury Press au Royaume-Uni. Martin Hickmann, Directeur Général de Canbury Press, a acquis les droits mondiaux, hors Etats-Unis, en anglais auprès d’Elisa Rodriguez de Humensis à Paris, qui détient les Editions des Equateurs.

Les droits de traduction ont été vendus dans 12 langues à ce jour : anglais, allemand, espagnol, italien, portugais, japonais, turc, polonais, hongrois, estonien, danois et tchèque. Etonnamment, malgré le sujet du livre, aucun contrat n’a été conclu jusqu’à présent pour une version en arabe.

Canbury prévoit de publier le livre durant les Jeux Olympiques d’Hiver de Pékin, début février. Hickman déclare : « Nous exhortons le secteur du livre à utiliser pleinement son droit à la liberté d’expression, et à soutenir « Comment j’ai survécu à un camp de ‘rééducation’ chinois ». Depuis 2017, un million de Ouïghours ont été internés, dans le cadre de ce que Pékin appelle une politique répressive contre l’extrémisme islamique. Dans le cadre de cette campagne de persécution ethnique, Pékin a détruit des mosquées, interdit la prière, stérilisé de force des femmes, et utilisé un logiciel de reconnaissance faciale pour surveiller l’ensemble de la population, notamment en installant des caméras dans des logements privés.

« Les Etats-Unis considèrent officiellement que le traitement de la Chine à l’encontre des Ouïghours relève du « génocide ». Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie organisent un boycott diplomatique des Jeux d’Hiver pour protester contre les violations des droits de l’homme commises par la Chine. »

Il ajoute : « Quoi que vous pensiez de la façon dont nous sommes gouvernés en Grande-Bretagne et en Occident, nous avons l’immense chance de vivre dans une société libre. Les Ouïghours de Chine n’ont pas ce privilège. L’une des superpuissances mondiales utilise toute une palette de tactiques, dont les dernières technologies en matière d’ADN, ainsi qu’un réseau secret de prisons isolées, pour exterminer une culture entière de la surface de la Terre.

« Les mémoires de Gulbahar, captivantes et intimes, révèlent un aspect humain fascinant de ce problème mondial. Il s’agit de l’histoire de ce qu’il se passe lorsqu’un état autoritaire décide d’écraser une femme ordinaire – et l’histoire de son combat. Avec sa police secrète, ses prisons et sa surveillance omniprésente, ce livre se lit comme une version de « 1984 » au 21ème siècle. »